Test de la Sinterit Lisa Pro: impression 3D SLS abordable, accessible et de qualité

Contents
Introduction
Sinterit est un fabricant polonais qui se consacre à rendre l’impression 3D SLS plus abordable et accessible. Ils ont lancé leur première imprimante 3D SLS de bureau– la Lisa– en 2015, et n’ont cessé de croître depuis. La Lisa en est désormais à sa troisième génération de mises à jour.
Suite au succès de la Lisa, Sinterit a annoncé la Lisa Pro en 2017, destinée aux professionnels souhaitant un volume d’impression plus important. À ce prix et niveau de précision, la gamme d’imprimantes 3D à poudre Lisa est aujourd’hui sans équivalent ; Sinterit est quasiment le seul acteur sur ce marché de niche.
Pour en savoir plus à propos de la technologie SLS, lisez notre guide sur les imprimantes 3D SLS de bureau.
Nous avons été invités à visiter les locaux de Sinterit pendant quelques jours afin de rencontrer l’équipe et tester la Lisa Pro.
NOTE FINALE : 4.7/5
Test Sinterit Lisa Pro : notre avis
Voici un court résumé de nos impressions concernant la Sinterit Lisa Pro.
Son principal inconvénient, par rapport au fait de commander une pièce en ligne ou d’utiliser une imprimante 3D FDM, est la « volatilité » de la poudre. Il est facile d’en mettre un peu partout ! Bien que la Lisa Pro puisse techniquement être placée n’importe où grâce à son format relativement compact, il est préférable de lui allouer une pièce dédiée.
Dans tous les cas, c’est un très bon choix si vous cherchez à produire des pièces en petites séries ou si vous devez imprimer des prototypes régulièrement. C’est aussi une alternative solide à l’utilisation d’un service d’impression 3D ; selon votre rendement, vous pourrez rapidement amortir votre investissement initial et réduire vos coûts de production.

L’imprimante 3D SLS Sinterit Lisa Pro.
Source : Aniwaa
Avantages
- Excellente qualité et précision des pièces
- Interface et logiciel intuitifs
- Ne nécessite pas de formation technique
- Accès abordable à la technologie SLS
- Fonction « printer farm » intégrée dans le logiciel
- Contrôle qualité et pré-calibrage rigoureux
- Poudre réutilisable
Limites
- La poudre peut s’infiltrer partout
- Ne peut pas vraiment être utilisée dans un bureau open-space (poussière, chaleur, encombrement)
- Long processus d’impression et post-traitement (plus de 20 heures pour une pièce de petite taille)
- Choix de matériaux et couleurs relativement limité (Nylon/TPE/TPU en nuances de gris)

Pièce imprimée sur la Lisa Pro lors de notre test.
Source : Aniwaa
Sinterit Lisa Pro : caractéristiques et prix
Avant de nous plonger dans le processus d'impression, voici quelques spécifications et caractéristiques présentes sur la Lisa Pro.
Volume d’impression
La Sinterit Lisa Pro offre un volume d’impression de 150 x 200 x 260 mm. Cela peut sembler petit si vous êtes habitué aux imprimantes 3D FDM, mais c’est en réalité assez volumineux pour une imprimante 3D SLS, surtout dans cette fourchette de prix. En diagonale, vous pouvez imprimer des pièces mesurant jusqu’à 316 mm de long.
Fonctionnalités
Cette imprimante 3D est équipée de fonctions intéressantes telles qu’une chambre d’azote et un grand écran tactile avec accès à la webcam installée dans l’espace d’impression. Il est également possible de visionner le processus d’impression via la petite « fenêtre » présente sur le dessus de l’imprimante.
Dimensions
La Sinterit Lisa Pro occupe un peu de place, mesurant 690 x 500 x 880 mm et pesant environ 90 kg. Il faut également prendre en compte le Sandblaster (480 x 370 x 360 mm, 15 kg) et la tamiseuse (600 x 340 x 300 mm, 22.5 kg).
Matériaux
Sinterit vend trois types de poudre disponibles en plusieurs nuances de gris :
- Nylon (PA12 Smooth et PA11 Onyx)
- TPU (FLEXA Black, Grey, Soft et Bright)
- TPE
Les prix des poudres au kilogramme vont de 60 € (PA12) à 250 € (FLEXA Bright). La poudre “FRESH” coûte 120 €/kg (PA12). Celle-ci doit être ajoutée à hauteur de 30% à votre poudre non-frittée, c’est-à-dire la poudre qu’il reste après une impression, afin de pouvoir la réutiliser.
Le choix de matériaux est plutôt limité par rapport à ce que l’on peut trouver pour les imprimantes 3D à base de filament ou de résine, que ce soit au niveau du type de plastique ou au niveau des couleurs.
Néanmoins, vous pouvez également utiliser des matériaux tierces avec la Lisa Pro, et sa chambre d’azote permet de tester des matériaux plus sensibles, comme le PA11.
Logiciel : Sinterit Studio 2019
Il existe plusieurs versions du logiciel de Sinterit. Elles déterminent essentiellement les matériaux que vous pouvez imprimer ou non. Par défaut, la Lisa Pro est livrée avec la version “Open”, qui permet d’imprimer le PA12, le PA11 (azote requis) et FLEXA Grey et Black.
Pour imprimer avec du FLEXA Soft, FLEXA Bright ou TPE, il faut posséder la version “Advanced” (1290 €).
Prix et accessoires
L’imprimante 3D Lisa Pro seule coûte 11 999 €*. Différents accessoires optionnels (mais fortement recommandés pour une expérience optimale) sont disponibles :
- Sandblaster – 450 €*
- Tamiseuse – 1290 €*
Un pack est disponible au prix de 17 480 €*, comprenant le sandblaster, la tamiseuse, un total de 18 kg de poudres différentes et le logiciel Sinterit Studio Advanced.
*Les prix peuvent varier au fil du temps et/ou d’un pays à l’autre (frais d’expédition et livraison, taxes d’importation, taux de change, etc.). N’hésitez pas à nous solliciter pour obtenir un devis personnalisé.
Test Sinterit Lisa Pro : mise en route (4.8/5)
Voici nos premières impressions concernant le matériel lui-même et le logiciel qui l'accompagne.
Matériel
La Lisa Pro est dotée d’un design recherché et avec des finitions propres.
Sur la face avant de l’imprimante, on retrouve un grand écran couleur tactile et un panneau magnétique cachant l’accès aux moteurs, pièces qu’il ne faut pas toucher lorsque l’imprimante est en marche.
Le côté droit de l’imprimante comprend le bouton d’alimentation et une serrure de clé (sans la clé fournie, l’imprimante 3D ne peut être démarrée). Sur ce côté on trouve également le réservoir de trop-plein de poudre, où la poudre non-frittée peut être récupérée.
À gauche de l’imprimante se trouvent les tuyaux pour l’azote, couverts par un autre panneau magnétique.
Le couvercle de l’imprimante est épais et contient le système de laser. Cela rend le couvercle légèrement lourd à soulever, mais ce n’est pas dérangeant. Sur le couvercle on trouve également une petite fenêtre teintée (sans danger pour les yeux) pour regarder les impressions.

La Lisa Pro sous différents angles.
Source : Aniwaa
Logiciel
Globalement, le logiciel est très complet. Sinterit Studio offre une interface simplifiée avec cinq onglets :
- Preset : choix de l’imprimante, du matériau et de l’épaisseur des couches
- Models : import de fichier(s), placement et rotation du modèle, etc.
- Slice : conversion du modèle 3D en fichier SCODE
- Preview : visualisation des couches individuelles ou cumulées
- Printers : envoi du modèle à l’imprimante, visualisation du processus via la webcam et du temps restant estimé

L’onglet « Slice » dans Sinterit Studio 2019.
Source : Sinterit
Le logiciel affiche trois zones différentes dans l’espace d’impression. La zone verte, au centre, représente le volume d’impression officiel indiqué sur le site web de Sinterit. Il est possible de placer des modèles dans les zones jaunes et rouges, mais dans ce cas Sinterit ne garantit pas des résultats de qualité.

L’onglet « Models » dans le logiciel Sinterit Studio 2019.
Source : Sinterit
Toutefois, bien que le logiciel permette d’envoyer des fichiers à des imprimantes, il ne permet pas de lancer des impressions. C’est une mesure de sécurité, et il faut manuellement lancer les impressions sur l’écran tactile de l’imprimante en question.
Une fonctionnalité qui pourrait s’avérer intéressante est un calculateur de coûts, afin de connaître plus ou moins le prix de l’impression d’une pièce en particulier. Il est quand même possible de faire le calcul soi-même avec les données générées par le logiciel (il affiche la quantité de poudre à utiliser et à recycler).
Expérience : imprimer avec la Lisa Pro (4.6/5)
Nous détaillons ci-dessous les principales étapes que nous avons suivies pour imprimer notre modèle sur la Lisa Pro. Grzegorz Konwlinko, spécialiste technique chez Sinterit, nous a guidé et accompagné.
1. Préparation du modèle avec Sinterit Studio
Le logiciel est très simple et intuitif à utiliser, il suffit de suivre les étapes clairement définies et indiquées.
Nous avons d’abord sélectionné le modèle de l’imprimante (Lisa Pro) dans un menu déroulant, puis le matériau (PA12) et l’épaisseur des couches (0.1 mm).
À l’étape suivante, nous avons importé notre fichier STL.
Après l’avoir placé à plat dans la zone d’impression, nous avons lancé la préparation (découpe) du fichier, puis avons envoyé le résultat (fichier SCODE) à l’imprimante via l’onglet « Printers ».

Le logiciel génère un rapport automatique avec des informations utiles (température, quantité de poudre, etc.).
Source : Sinterit
2. Lancement de l’impression sur la Lisa Pro
Une fois le modèle envoyé à l’imprimante, nous l’avons sélectionné sur son écran tactile. L’écran offre également une interface simplifiée, laissant peu de place aux erreurs et oublis.
L’imprimante a ajusté son lit de poudre à la hauteur qu’il fallait. Ainsi, nous n’avons pas été obligés de remplir le volume d’impression tout entier, mais juste ce qu’il fallait.
Au début, le fait de ne pas porter de masque nous a semblé étrange, car on pourrait penser que l’inhalation de particules de poudre plastique pourrait être nocif. Grzegorz nous a toutefois assuré que ce n’était pas du tout le cas.
Quoi qu’il en soit, après avoir versé la poudre dans l’imprimante, nous l’avons tassée avec un outil dédié à cet effet. Nous avons ensuite reversé un peu de poudre par dessus pour combler le vide restant.
Une fois la poudre mise à niveau, et après avoir fermé le couvercle et appuyé sur « Start », l’imprimante commence à chauffer son espace d’impression. Les rouleaux étalent également quelques couches de poudre sur le plateau d’impression pour que le modèle n’y soit pas collé.
Pour l’instant, il n’est possible de visionner le stream de la webcam que pendant dix secondes à la fois. Il faut accéder au stream via le logiciel PC pour visionner les impressions sans limite de temps.
3. Post-traitement de la pièce imprimée
Avec le temps de chauffe (jusqu’à 170°C) et le temps de refroidissement (jusqu’à 50°C), l’impression a pris un peu plus de 20 heures. C’est plutôt long étant donné la petite taille de notre objet.
Nous avons attendu un peu plus longtemps, jusqu’à ce que la température de l’imprimante soit descendue à environ 35°C.
Une fois le bloc récupéré, nous avons pioché l’objet au fond de la poudre et l’avons brossé pour retirer la poudre non-utilisée.
Prochaine étape, le « sandblaster ». Cet outil expulse du matériau abrasif à travers sa buse, permettant de retirer les dernières particules de poudre et de lisser légèrement la surface des pièces imprimées.
Dans notre cas, cette étape n’a pas suffi pour enlever la poudre restée coincée entre les pièces mobiles dans les murs de la boîte. Nous ne pouvions donc pas fermer la boîte. Après quelques tentatives non fructueuses avec un scalpel, on a fini par laisser la pièce tremper quelques minutes dans l’eau, et l’affaire était réglée.
4. Récupération de la poudre inutilisée
La dernière étape consiste à récupérer toute la poudre non-frittée afin de la recycler. L’écran de l’imprimante guide l’utilisateur pour chaque étape intermédiaire.
Dans un premier temps, l’imprimante lève le plateau du fond du bac à poudre. Il suffit ensuite de pousser la poudre dans la fente à droite de l’imprimante. La poudre tombe dans le réservoir, un tiroir que l’on peut retirer sur le côté droit extérieur de l’imprimante.
Cette étape est très facile et prend quelques minutes seulement.
Cette machine permet de récupérer la poudre non-agglomérée. Elle atterrit dans une sorte de bac qui ressemble à un pot de peinture et que l’on peut directement refermer et ranger.
Nous avons manqué de temps, mais pendant cette étape, on est également supposé ajouter une certaine quantité de poudre FRESH à la poudre afin de pouvoir la réutiliser. L’écran tactile de l’imprimante indique la quantité de poudre qu’il faut ajouter. Cette quantité correspond à 30% de la quantité de poudre restante. L’équipe de recherche de Sinterit s’efforce à réduire ce pourcentage.
Observations finales
Rétrospectivement, chaque étape individuelle a été rapide et facile à réaliser, bien qu’il y ait un certain nombre de petites tâches à effectuer. Cela peut rendre le processus global assez long, surtout si vous avez imprimé plusieurs modèles et/ou un modèle complexe.
Il faut cependant faire remarquer qu’il n’y a pas de processus de calibration à suivre. Sinterit pré-calibre chaque imprimante et s’assure que chacun des produits fonctionne avant de les expédier. Aucun ajustement (lit d’impression, laser, etc.) n’est donc nécessaire.
Résultats d'impression 3D (4.7/5)
Nous n'avons imprimé qu'une seule pièce sur la Lisa Pro.
Le résultat est bluffant, avec une surface très propre et des couches à peine visibles. Comparé à l’impression à base de filament, c’est réellement un tout autre niveau de qualité.
Il y a toutefois quelques couches où l’on peut constater du « sur-frittage », c’est-à-dire où le laser a été trop puissant. Nous avons également eu un peu de mal à débloquer et faire tourner la pièce, mais cela n’a pas affecté la qualité de l’impression.
Vous trouverez ci-dessous quelques images de la pièce.




Rapport qualité/prix : la Lisa Pro vaut-elle le coup et pour quelles applications ? (4.7/5)
Voici nos conclusions sur la Lisa Pro.
- Elle est très facile d’utilisation. Aussi bien le logiciel PC que l’interface tactile de la Lisa Pro guident l’utilisateur tout au long du processus, et il n’y a pas d’étapes complexes (même si le processus est long). Il n’y a pas non plus besoin de connaissances particulières, mais une formation est offerte gratuitement par Sinterit et ses distributeurs.
- Selon votre rendement, l’imprimante et les matériaux peuvent rapidement être amortis. Notre pièce a coûté un peu moins de 12 € à produire, tandis que cela coûterait en moyenne une trentaine d’euros à commander en ligne. Le fait de pouvoir réutiliser la poudre réduit également les coûts.
- La Lisa Pro et sa technologie SLS offrent des pièces précises et de haute qualité. Nous avons pu le constater avec la pièce que nous avons imprimée, mais également avec des pièces de démonstration observées dans les locaux de Sinterit. De plus, le gris de la matière PA12 de Sinterit est attrayant et propre, esthétiquement parlant.
- La Sinterit Lisa Pro (ainsi que la Lisa standard) est la seule imprimante 3D SLS de bureau réellement disponible the only truly available desktop/benchtop SLS 3D printer. Pour l’instant, du moins.
Elle peut également se rendre utile dans les usines et ateliers où il faut souvent remplacer l’outillage ou renouveler des pièces.
La Lisa Pro et sa technologie présentent toutefois quelques inconvénients.
- Nous estimons qu’il est important d’avoir un espace de travail séparé pour éviter que la poudre se faufile là où elle ne devrait pas aller, et parce que l’imprimante chauffe l’espace autour d’elle.
- L’imprimante est relativement lente ; il faut patienter de nombreuses heures avant d’obtenir ses impressions, même les plus petites.
- À l’heure actuelle, la gamme de matériaux disponibles chez Sinterit se limite au Nylon, TPE et TPU. La Lisa Pro est ouverte à des matériaux tiers, mais il faut s’y connaître. Cette ouverture est principalement destinée aux laboratoires de recherche et aux universités.
Évidemment, il faut prendre du recul et mettre ces éléments en perspective. À ce prix et avec de telles dimensions, la Lisa Pro est une machine très performante.
De plus, ses limites concernant les matériaux (du moins ceux officiellement compatibles et disponibles via Sinterit) sont plus liées à la technologie SLS qu’à l’imprimante elle-même. Sinterit travaille régulièrement sur de nouveaux matériaux. Ainsi, ce n’est pas nécessairement un désavantage propre à la Lisa Pro, mais c’est à savoir.
Test et avis Sinterit Lisa Pro : note finale (4.7/5)
Poids | Note | |
---|---|---|
Mise en route | 2 | 4.8/5 |
Expérience | 2 | 4.6/5 |
Résultats d’impression | 2 | 4.7/5 |
Rapport qualité/prix | 1 | 4.7/5 |
NOTE FINALE | – | 4.7/5 |
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