La Dagoma Discovery200, une imprimante 3D en kit abordable
Introduction
Aujourd’hui nous testons la Dagoma Discovery200, une imprimante 3D abordable, disponible en kit ou assemblée. Ce test vise à donner une évaluation objective des qualités et défauts de cette imprimante 3D. Pour cela nous avons imprimé plusieurs modèles 3D standards tels que le fameux Benchy et un vase baptisé Twisted Hex vase.
Dagoma est une petite startup Française qui a lancé avec succès sa première imprimante 3D en 2015, la Discovery200. Dagoma est basé dans le nord de la France, à Roubaix. La Discovery200 est disponible en deux versions, en kit ou assemblée. Elle est conçue autour de l’architecture de la RepRap PRUSA I3, un modèle reconnu pour sa simplicité et sa robustesse.
Dimension d’impression | 200 × 200 × 200 mm |
Technologie | Dépôt de fil fondu (FFF) |
La Dagoma Discovery200 (Assemblée) est une imprimante 3D de bureau Française. Elle est conçue et fabriquée en France, à Tourcoing principalement. En septembre 2016 la Discovery200 a été remplacée par la DiscoEasy200. Une Discovery200 peut être transformée en DiscoEasy200 grâce au Pack Evolution Disco qui coûte 89 Euros.
Basée sur un design Open Source, cette imprimante 3D est facile à modifier, ses plans en 3D sont disponibles sur les plateformes 3DCults et Thingiverse. Elle ne dispose pas de plateau d’impression chauffant (nécessaire pour imprimer en 3D en ABS) mais peut en accueillir un en option.
Les principales caractéristiques techniques de la Dagoma Discovery200 (Assemblée) sont les suivantes:
– volume d’impression de 200 x 200 x 200 mm
– Précision maximale verticale de 10 microns
– Un logiciel en français, adapté à votre imprimante
– Un support en ligne gratuit en Français
– Une carte mémoire de 2Go incluse
Pour que nous réalisions ce test, Dagoma nous a prêté une version intégralement assemblée de la Discovery200. Avec un prix d’appel de 299€ pour la version en kit, la Discovery200 fait partie des imprimantes 3D les moins chères du marché. La version assemblée coûte 100€ supplémentaires, soit 399€.
Avantages
- Prix
- Résultats d’impression 3D
Inconvénients
- Volume d’impression 3D
- Design et qualité
- Expérience utilisateur
Packaging
Déballage : un packaging simple et efficace
Nous avons reçu la Dagoma Discovery200 dans notre laboratoire de test à Tokyo, elle était emballée dans un packaging de carton qui permet à l’imprimante 3D et aux différents composants de ne pas bouger pendant le transport.
L’équipe de Dagoma avait pris le soin d’inclure un petit mot sympathique ainsi que deux bobines de filament 3D dans l’emballage. Le premier filament 3D, du Polymaker PolyWood à l’apparence bois (mais n’en contient pas). Le second filament 3D est du PLA bleu standard de la marque Octofiber.
Manuel
Il n’y a avait pas de manuel dans la boite, mais celui-ci n’aurait pas été très utile dans la mesure où le site internet de Dagoma propose un grand nombre de tutoriels écrits et en vidéo qui permettent de simplifier l’utilisation de leur imprimante 3D.
Accessoires
Tous les accessoires nécessaires pour faire fonctionner la Discovery200 sont emballés dans une petite boite en carton. La Discovery200 est livrée avec un port USB capable de lire les micro cartes SD, une carte de 8 Gb étant fournie. Dagoma nous a également fourni une spatule très pratique pour décoller les impressions 3D et un support d’impression BuildTak.
Mise en route
Logiciel
La Dagoma Discovery200 fonctionne avec un logiciel qui permet de transformer les fichiers 3D en instructions utilisables par l’imprimante 3D, souvent appelé un « slicer ». Dagoma propose sur son site internet une version modifiée du logiciel open source Cura, spécifiquement adapté pour la Discovery200.
Il se prend rapidement en main, même si pour un débutant certaines fonctions pourront sembler obscures. Le petit désavantage de cette solution est qu’il devient difficile de procéder à des paramétrages plus fins dans le cas d’un utilisateur expert qui souhaiterait utiliser des filaments 3D spécifiques.
Cependant, il existe toujours l’option de télécharger la version complète de Cura dans ce cas de figure.
Matériel
La Discovery200 est faite de pièces standards (partie métalliques principalement) et de parties imprimées en 3D (parties blanches sur la photo ci-dessus). L’aspect général fait un peu « bricolage ». Bien sûr la Discovery200 est très bon marché, mais elle ne dégage pas une impression de qualité.
La façon dont les différentes interfaces sont positionnées est également un peu déroutante. Le bouton ON/OFF est sur le devant de la machine, tandis que l’endroit où il faut insérer la micro carte SD est sur un flanc, et difficilement accessible.
Dans certaines conditions la plateforme d’impression 3D peut se retrouver en surplomb de ces éléments et rendre leur utilisation encore plus complexe. La Discovery200 ne propose pas d’écran LCD, ce qui pourrait être utile.
Un très bon point concerne l’emplacement du moteur d’extrusion, positionné non pas sur la tête d’impression mais à l’arrière de l’imprimante 3D. Cela permet de limiter le poids de l’extrudeur qui peut ainsi se déplacer rapidement sans trop vibrer.
Cependant, introduire pour la première fois le filament dans l’orifice prévu à cet effet n’est pas des plus simples et il faut presser fortement un levier équipé d’un puissant ressort.
L’imprimante nous a été livrée avec du scotch bleu sur sa plateforme d’impression et prête à fonctionner. Après quelques essais nous avons rapidement remplacé le scotch par le BuildTak qui nous avait été fourni.
Mettre en route l’imprimante 3D requiert de réaliser un support de bobine de filament 3D.
Dans notre cas nous disposions d’une autre imprimante 3D déjà installée, donc nous avons simplement eu à utiliser le lien vers le fichier STL fourni par Dagoma, mais cela peut se révéler difficile si la Discovery200 est votre première machine, et vous devrez trouver une solution provisoire pour votre bobine de filament dans un premier temps.
Les recommandations de Dagoma préconisent de placer le dérouleur et la bobine au plus près du moteur d’extrusion placé à l’arrière de la machine, ce qui rend la manœuvre un peu délicate lorsqu’il s’agit d’insérer le filament et de le guider jusqu’à l’extrudeur.
Mise en route
Nous devons admettre que notre première impression 3D n’a pas été si simple à lancer. Pour bien comprendre comment se déroule une impression 3D sur la Discovery200, nous avons listé ci-dessous les principales étapes.
1. Il faut correctement positionner la bobine de filament et le filament dans l’extrudeur. Tant que l’impression n’est pas lancée, il n’y a pas moyen de s’avoir si cette étape a été correctement effectuée.
2. Il s’agit ensuite de préparer les instructions pour l’impression 3D avec le logiciel Cura by Dagoma. Cette partie est plutôt aisée car il a peu d’options disponibles, ce qui limite les risques d’erreur. Cependant le logiciel est très lent et il faut plusieurs minutes pour obtenir le G-Code à partir d’un fichier STL pour peu que le fichier soit un petit peu volumineux.
3. Une fois les instructions d’impression 3D (c’est à dire le G-Code) générées, celles-ci sont directement enregistrées sur la micro carte SD. Il faut alors débrancher la carte de l’ordinateur et l’insérer sur le côté de la Discovery200. Cette étape n’est pas aussi simple qu’elle en a l’air dans la mesure où la carte SD est très petite et fragile, et que le connecteur qui doit la recevoir n’est pas clairement visible. Nous avons plusieurs fois eu peur d’endommager le connecteur ou la carte SD et même après plusieurs impressions cela reste une étape un peu déstabilisante.
4. A ce moment uniquement il faut mettre l’imprimante 3D sous tension en activant le bouton ON/OFF. La tête d’impression se déplace alors dans le coin gauche haut et son ventilateur s’active. Le processus de préchauffe de l’extrudeur prend plusieurs minutes et l’impression 3D démarre directement une fois la température optimale atteinte. Si la calibration de l’imprimante 3D n’est pas correctement effectuée, le risque existe que l’extrudeur vienne buter contre la surface d’impression et endommage son revêtement.
Nous avons débuté nos tests avec le filament 3D Octofiber PLA fournit par Dagoma. Les réglages de température dans Cura ont été très faciles à trouver puisqu’il existe un préréglage proposé par Dagoma spécifiquement pour ce filament 3D. Pour un meilleur résultat, nous avons légèrement augmenté l’écart avec la première couche d’impression avec une valeur de 0.2 mm.
Pour régler la calibration matérielle de l’imprimante il faut manipuler deux gros écrous positionnés sur les tiges supportant l’axe Z, ce qui nous a demandé quelques essais avant de pouvoir réaliser avec succès notre première impression.
Expérience
Logiciel
Le logiciel Cura est simple d’utilisation dans sa version Dagoma. Une fois pris en main et les réglages optimaux identifiés, il n’y a plus besoin de changer quoi que ce soit pour obtenir une bonne qualité d’impression 3D à tous les coups. On peut cependant lui reprocher sa lenteur, même avec un PC puissant.
Impression 3D
Une fois correctement réglée, la Discovery200 produit des impressions 3D de bonne qualité et de façon constante. Dès que nous avons commencé à utiliser le BuildTak, nous avons noté une nette amélioration non seulement de la qualité d’impression mais aussi du processus de décollage des objets une fois imprimés. Selon nous, le seul point noir de l’expérience est le lancement de l’impression 3D à proprement parler.
Comme il faut tout d’abord insérer la carte SD et ensuite mettre sous tension l’imprimante 3D, cela nécessite de rester à côté de l’imprimante 3D pendant un temps indéterminé le temps que l’impression démarre pour s’assurer que les premières couches de l’objet sont correctement imprimées. Le temps de préchauffe est variable et il n’y a pas de possibilité de savoir quand l’impression 3D va effectivement débuter et si tous les paramètres sont bons.
Effectuer un changement de filament 3D est peu intuitif, même si la marche à suivre est très bien expliquée sur le site internet de Dagoma. Cela nécessite de démarrer une impression 3D et de la couper dès que celle-ci démarre. L’extrudeur est alors chaud et il devient possible de retirer le précédent filament pour introduire le nouveau.
Résultats d’impression 3D
1. Benchy
Pour évaluer les capacités de la Dagoma Discovery200, nous avons commencé par imprimer en 3D des Benchys. Il existe bien sûr énormément de tests de torture pour imprimantes 3D, mais Benchy est à la fois un modèle sympathique à poser sur son bureau et un moyen fiable pour évaluer simultanément de nombreux paramètres tels que qualité de surface, finition, détails, parties en porte-à-faux…
Nous avons débuté nos tests avec le Octofiber PLA Bleu fourni par Dagoma et avons ensuite testé le Polymaker PolyWood à l’apparence bois.
Avec l’Octofiber Blue PLA les résultats sont très bons, avec une épaisseur de couche de 100 microns (la résolution la plus élevée proposée par la Discovery200). A 200 microns l’impression va beaucoup plus vite et la qualité reste correcte, même si des irrégularités de surfaces apparaissent au niveau de la coque du Benchy, là où le porte-à-faux est le plus prononcé.
Pour tester le Polymaker PolyWood, nous avons choisi d’utiliser une résolution intermédiaire de 150 microns. Le résultat est particulièrement réussi avec une qualité impressionnante. Comme ce filament a tendance à fusionner avec lui-même, les couches sont à peine visibles au niveau de la coque du Benchy, même dans les endroits les plus difficiles.
Les surplombs et détails sont également d’excellente qualité, comme au niveau de la cheminée. La Discovery200 est capable de produire des impressions d’excellente qualité avec le filament Polymaker PolyWood.
2. Twisted Vase, Trex et Distributeur de capsules Nespresso
- Twisted Hex Vase par bkpsu
Un vase au design très réussi et qui permet de bien apprécier la capacité de l’imprimante 3D à réaliser des surfaces régulières de qualité. Il a également une large base, ce qui permet de vérifier qu’il n’y a pas de soucis de warping ou de décollement lors des premières couches. Pour ce modèle 3D, le Octofiber donne de bons résultats tandis qu’une fois de plus le PolyWood est véritablement excellent.
- T-Rex by Makerbot
Ce modèle 3D est un crâne de T-Rex doté de petits détails complexes, comme les dents. Nous avons obtenu de bons résultats avec le PLA Octofiber. La Discovery200 est suffisamment rapide et précise pour cette impression 3D pourtant de relativement grandes dimensions.
- Distributeur de capsules Nespresso par x9h4r
Il s’agit d’une pièce qui sert de socle pour les capsules Nespresso. Avec ses rebords épais et sa large base, c’est un très bon modèle pour tester les grandes surfaces planes et les soucis de warping. La qualité obtenue avec le Octofiber PLA est juste correcte avec des stries marquées sur le coté et un léger décollage lors de l’impression 3D malgré le BuildTak. Rien de rédhibitoire cependant.
Rapport qualité prix
La Dagoma Discovery200 est une imprimante 3D abordable qui permet pour quelques centaines d’euros d’accéder à des impressions 3D de qualité. Elle reste cependant limitée par son petit volume d’impression 3D et son absence d’écran.
Sa qualité de fabrication très basse, étant produite à partir de pièces imprimées en 3D. Elle est un choix intéressant pour les débutants qui souhaitent découvrir la technologie sans trop investir.
Conclusion
Pour une imprimante 3D à un prix attractif, la Dagoma Discovery200 est sans nul doute un excellent choix. Bien que très abordable, elle est capable de réaliser des impressions 3D de qualité et ce de manière répétée. Sa finition est vraiment basique, mais pour 299€ en kit et 399€ assemblée, cela reste correct.
Une fois la première mise en route et les bons réglages identifiés, la Dagoma Discovery200 se laisse facilement utiliser et produit de bonnes impressions 3D. Cependant, cette imprimante 3D requiert de la débrouillardise et un certain savoir faire et ne sera donc pas à mettre en toutes les mains, surtout pour une première machine. Nous la déconseillons aux débutants qui ne seraient pas prêts à passer un peu de temps dans les réglages et capables de bricoler.
Pour ceux qui ne sont pas à l’aise avec cette approche de « maker », il existe des modèles concurrents à la Discovery200 qui pour dans la même gamme de prix proposent une expérience utilisateur plus fluide, comme par exemple la XYZPrinting Da Vinci Jr 1.0 ou encore la Tiertime Up Mini 2. Il faut noter que la Up Mini 2 est tout de même bien plus chère que la Discovery200 et la Da Vinci n’est pas aussi performante en termes de qualité.