Quels sont les avantages de l’impression 3D pour l’industrie du jouet ?

Comme de nombreux jouets sont faits en plastique, l’impression 3D s’est rapidement révélée être une excellente solution pour remplacer des pièces manquantes ou réparer les cassées. Pour cela, il suffit de télécharger la modélisation 3D de la pièce et de l’imprimer.

ThingiverseShapeways ou Cults3d sont des plateformes en ligne qui regroupent la majorité des fichiers 3D et disposent d’un espace dédié aux jouets. Pour les jouets non modélisés, il est possible d’utiliser un logiciel de modélisation 3D, un stylo 3D ou encore de faire appel à un service d’impression 3D.

’impression 3D permet également aux particuliers de créer leur propre jouet ou de personnaliser des jouets existants. Pour les fabricants, l’impression 3D offre de nouvelles perspectives dans la chaîne de fabrication en facilitant le prototypage, en incluant le consommateur dans la conception des produits et en réduisant les stocks. Les jouets étant pour la plupart fabriqués en plastique, la technologie d’impression 3D par dépôt de filament fondu est la plus adaptée pour ce cas d’usage.

L’impression 3D permet de donner plus de liberté aux particuliers

 Créer ses propres jouets

Grâce à l’impression 3D, il est désormais possible de concevoir ses propres jouets à la maison. En dessinant le fichier 3D et en l’imprimant, les designers de MyMiniFactory ont ainsi créé leur propre épée World of Warcraft en grandeur nature. Avec le développement des stylos 3D il devient aussi possible de concevoir ses jouets en les dessinant directement. Il ne prend ainsi que quelques minutes pour donner vie à une fleur et un papillon…

Améliorer et customiser des jouets existants

Avec l’impression 3D, on peut maintenant modifier ou améliorer des jouets existants.

La communauté Shapeways permet par exemple de télécharger des casques, coiffures ou armes Playmobil et LEGO pour créer sa figurine idéale.

Dans un autre registre, un Rubik’s cube pour aveugle a également pu être fabriqué. En imprimant en 3D avec les équivalents des couleurs en braille, le casse-tête est devenu accessible aux non-voyants.

Jouets et impression 3D rubik's : un cube en braille réalisé par le designer Konstantin Datz.
Un Rubik’s cube en braille réalisé par le designer Konstantin Datz.

L’impression 3D permet de nouveaux business models pour les professionnels

Faciliter le prototypage

L’impression 3D permet d’accompagner les fabricants dans leur processus de création.

En imprimant eux-mêmes les prototypes en 3D, les fabricants peuvent ainsi contrôler la qualité du design et comparer différentes options, tout en s’assurant que les éléments des jouets s’emboîtent bien.

Cette vérification à moindre coût élimine toute erreur de conception et permet de gagner temps et argent en allégeant certaines étapes logistiques.

Proposer aux fans de participer

Pour les fabricants de jouets, l’impression 3D est aussi l’occasion d’interagir avec les consommateurs. Ils peuvent par exemple solliciter l’avis des fans lors de la conception de jouets et ainsi renforcer leur attachement à la marque.

La société Hasbro (Monopoly, Disney, Pokemon) va d’ailleurs proposer à ses fans de personnaliser certains de ses best-sellers avec l’impression 3D. Un rêve qui devient réalité pour les petits et les grands.

Une collection de figurines Mon Petit Poney qui seront personnalisables via la plateforme Shapeways dans la rubrique Superfanart.
Collection Mon Petit Poney personnalisables via Shapeways Superfanart.

Améliorer l’expérience client grâce à l’impression 3D

L’impression 3D peut également servir à l’amélioration de l’expérience des consommateurs. McDonald’s a par exemple annoncé, en 2013, considérer l’option d’imprimer les surprises des Happy Meals directement depuis ses restaurants. Les enfants n’auraient qu’à choisir leurs jouets, les personnaliser et les imprimer en 3D. L’occasion d’améliorer l’expérience client en restaurant et de patienter pendant la préparation des menus.

Beaucoup d’encre a coulé depuis cette interview de Mark Fabes, directeur des innovations technologiques de McDonalds en Angleterre, cependant, depuis, rien n’est lancé, et l’intéressé rappelle que « ce n’est qu’une idée ». Idée qui souligne tout de même le potentiel que les marques peuvent voir en l’impression 3D pour rendre l’expérience de leurs clients unique.

Changer la chaîne de fabrication

Sur le long terme, l’impression 3D permettra aux fabricants de faire des économies logistiques considérables. A l’image d’Hasbro, ils n’auront plus qu’à modéliser en 3D leurs jouets et à en vendre les fichiers. Ils seront ainsi délestés de la phase de fabrication, de stockage et de livraison.

Ou sur le modèle de Mattel et d’Autodesk qui ont récemment signé un accord, ce sera au consommateur de concevoir ses jouets, et aux fabricants de les réaliser ensuite, reprenant ainsi le concept de NikeiD. Là encore, pas de stock.

Ces futures applications devront être faciles d’accès et d’utilisation et permettront d’imaginer, de personnaliser ou d’ajouter certains éléments d’un jouet parmi une liste prédéfinie.

L’impression 3D pour les enfants

Des outils adaptées pour les enfants

Tinkerplay était un logiciel lancé par Autodesk à destination des enfants. A l’aide de modules prédéfinis, ils peuvent facilement concevoir des personnages (visage, bras, couleurs, textures) puis lancer l’impression via des paramètres préremplis.

La modélisation 3D d'un jouet réalisée grâce au logiciel Tinkerplay édité par Autodesk.
La modélisation 3D d’un jouet réalisée avec le feu logiciel Tinkerplay édité par Autodesk.

Le stylo 3D peut, quant à lui, être utilisé pour apprendre à écrire, à dessiner, ou tout simplement à développer sa créativité.

L’imprimante 3D, tout comme le stylo 3D, permettent aux enfants de s’éveiller à de nouveaux outils technologiques de façon ludique.

Propriété intellectuelle et impression 3D

L’impression 3D pose la problématique de la propriété intellectuelle des fabricants de jouets. Le cas de l’impression 3D et du jouet est similaire à celui du disque et du téléchargement sur internet.

A terme chacun deviendra capable d’imprimer des LEGO ou des Playmobil gratuitement depuis son domicile grâce aux logiciels open source. Pour information, une brique de 1,4 grammes imprimée en 3D ne coûte que 0,0282€, soit 78% moins cher qu’une brique LEGO. Cependant, LEGO est connu pour la qualité parfaite de ses pièces et pour espérer une quantité importante de briques compatibles entre-elles, une imprimante 3D professionnelle sera nécessaire.

Pour l’instant, certains fabricants sont protégés par la complexité de leurs pièces, ce qui oblige leurs fans à acheter des produits sous licence, comme ces figurines Warhammer confectionnés par la société Games Workshop. Cependant, certains fans ont réussi à modéliser en 3D illégalement quelques pièces et ont mis en ligne les fichiers, entraînant des actions en justice de la part de Games Workshop.

Les modèles sous licence sont gage de fiabilité et de qualité, comme peut l’être l’achat de musique sur une plateforme sécurisée, mais il sera difficile d’empêcher les utilisateurs de s’échanger des modèles 3D sur des sites de partage de fichiers.

Il est évident qu’afin de tirer pleinement profit de l’impression 3D, de nouveaux business model vont apparaître, pensés par les fabricants de jouets, mais aussi par les utilisateurs ou entrepreneurs, voyant en l’impression 3D un tournant, une opportunité à saisir. La propriété intellectuelle sera un des points clé de ces modèles d’affaires… À suivre !

Exemple : Codename Colossus

Un tank de 435 pièces imprimées en 3D

Le créateur singapourien Michael Sng a imaginé et fabriqué son ‘ultimate toy’, comprendre, son jouet rêvé : un tank animé avec canons et fusils, fait de 435 pièces imprimées en 3D et peintes à la main. Inspiré par une guerre mondiale imaginaire, ce tank est une pièce unique, que le créateur réfléchit à commercialiser.

« Des versions plus accessibles ne seraient pas de la même taille et ne seraient probablement pas entièrement imprimées en 3D, ni assemblées à la main ! ». Quand on voit le travail de titan que cela représente, on comprend pourquoi !